Mis en ligne par
Ignace de Witte
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La Jaguar Type E des années soixante est considérée comme une des plus belles voitures au monde. Plus de 70.000 exemplaires ont été vendus, constituant ainsi l’un des plus grands succès commerciaux de Jaguar. Un demi-siècle plus tard, la marque au félin sort à nouveau les crocs avec un coupé qui s’impose comme son digne successeur: la Jaguar Type F (ou «F Type» si vous préférez prononcer à l’anglaise). Les amoureux de belles choses sont aux anges: un magnifique écrin vient d’ouvrir ses portes à Sainte-Clotilde, l’espace Jaguar dans les locaux de Kolors, rue Stanislas Gimart.
Lors de l’inauguration officielle, le show-room Jaguar présentait au public une magnifique «F Type» coupé, une «F Type» cabriolet tout aussi somptueuse et deux berlines XF. François Caillé a obtenu la carte Jaguar parce qu’il détient déjà celle de Land-Rover et que les deux marques appartiennent au même groupe Indien Tata depuis 2008. Il tient à préciser qu’il n’avait pas le droit de représenter Jaguar lorsqu’il était tenu par son contrat avec BMW, alors que cette marque premium dispose d’un réel potentiel commercial à La Réunion: «Il y a déjà environ une trentaine de Jaguar sur l’île, des voitures qui ne roulent pas beaucoup, des voitures appartenant à des passionnés».
Kolors ne dispose pas (encore) de véhicule de démonstration pour les essais presse et nous devrons nous contenter d’une présentation statique du véhicule, mais, à n’en pas douter, le ramage vaut le plumage! Nous nous sommes surtout intéressé au coupé Type F, qui a pour ambition de remplacer la Jaguar type E des années soixante dans le coeur des passionnés de belles anglaises. Un demi siècle de progrès technologique les séparent mais l’esprit est visiblement le même.
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Le magnifique V12 à 4 carbus Stromberg de l’époque bénie (Type E série 3, de 1971 à 1975) a été remplacé par un plus politiquement correct V8 à injection et même deux «modestes» V6. Si le nombre de cylindres a chuté, la puissance a en revanche accompli le chemin inverse et on est passé de 272 chevaux de notre vénérable Type E à moteur V12, à 340 chevaux pour le V6 actuel de la Type F, 380 chevaux pour le V6S et même 550 chevaux pour le V8, soit une puissance qui a carrément doublé, et cela sans turbo mais un compresseur. Le bruit à l’échappement a été travaillé et il est absolument fabuleux, seule une Ferrari peut l’égaler.
On notera que le capot de la Type F s’ouvre dans le même sens que celui de la Type E, c’est à dire que les charnières sont côté radiateur et pas côté pare-brise. La Type E à moteur V12 mesurait 4,68m de long, 1,68m de large et 1,31m de haut. La F-Type est plus courte (4,47m) et plus large (1,92m), conformément aux canons de la mode actuelle, et seule la hauteur reste inchangée (1,31m).
Autre paramètre qui a fortement évolué en 50 ans: l’empattement, qui est passé de 2440 à 2622 mm (Type E série 3), soit 18 cm de plus. Cela se remarque d’autant plus que la voiture est plus courte de 21cm: visuellement, les roues sont maintenant «aux extrémités», pour une meilleure stabilité en ligne droite.
Forte de son poids plume et de ses 272 chevaux (obtenus sans turbo), la vénérable Type E à moteur V12 passait de 0 à 100 km/h en 6,5 secondes et atteignait 240 km/h en vitesse de pointe, ce qui était prodigieux pour son époque. La Type F de 2014 fait évidemment beaucoup mieux: accélération de 0 à 100 km/h en 5,3 secondes avec le V6 de 340 chevaux, 4,9 secondes avec le V6 de 380 chevaux et 4,2 secondes avec le V8. Quant à la vitesse maxi, elle est maintenant bridée électroniquement à 300 km/h.
En fait, il n’y a que sur la balance que notre vénérable quinquagénaire fait mieux que sa cadette: la Type E à moteur V12 pèse 1531 kg, contre 1577 kg pour le coupé V6 340 ch, 1594 kg pour le V6 S et 1650 pour le V8, et cela malgré l’apparition entretemps de matériaux légers… Mais c’est normal quand on regarde l’équipement: la Type E n’avait même pas de direction assistée!
Quant à ses roues en tôle de 15 pouces, largement recouvertes par les ailes enveloppantes, elles étaient légères (au sens propre comme au sens figuré) mais elles semblent surtout d’un autre âge comparées aux magnifiques jantes en alliage de 19 pouces chaussées de Pirelli sport de la Type F. Même à l’arrêt, la Type F tient mieux la route que la Type E!
En pénétrant dans le cockpit de la Type F, on découvre un habitacle à la finition irréprochable, où toutes les commandes tombent sous la main comme si la voiture avait été faite sur mesures. Seule surprise: pas de boiseries, mais des matériaux modernes. La clef de contact est remplacée par un gros bouton «start», de nouvelles fonctionnalités sont apparues, mais, le plus important: on est instantanément envahi par l’incomparable atmosphère Jaguar qui vous enveloppe pour ne plus vous quitter.
Quant aux qualités routières de ce coupé Type F, le palmarès de Jaguar parle pour elle: 7 victoires au 24 heures du Mans. En clair, c’est l’alter-égo d’une Porsche 911 ou une Ferrari 458 Italia.Type F coupé: à partir de 109.900 € clefs en main à La Réunion (V6).
