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Ignace de Witte
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Le successeur de Jean-Marc Caspar à la tête de CMM (Toyota, Ford, Volvo et Lexus) vient de la région parisienne. Il a plus de 15 ans d’expérience dans l’automobile. Il dispose d’un bel outil de vente (nouvelle concession zac le Triangle à Saint-Denis) et de quatre marques qui ont le vent en poupe. Il pense passer de 12,5% de parts de marché en 2007 à 20% d’ici cinq ans.
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Votre prédécesseur, Jean-Marc Caspar, vous a laissé un bel outil, avec une concession flambant neuve, zac triangle à Saint-Denis (en bordure du boulevard Sud, en face de Canal+). En fait, il a fait autant d’immobilier que de vente automobile, non?
Marc Hirschfeld: On se recentre maintenant sur l’automobile! Jean-Marc Caspar, mon prédécesseur, a transformé la CMM en 6 ans, au niveau des résultats, des performances, des équipes. La concession de la zac Triangle est la plus belle concession automobile de l’île, bien pensée, très bien conçue. La direction devrait s’installer bientôt à proximité, dans des locaux actuellement en construction.
Pour ceux qui ne vous connaissent pas encore, pouvez-vous nous retracer votre carrière?
Marc Hirschfeld: Ma carrière automobile comporte deux grandes phases. J’ai tout d’abord travaillé pour le groupe Fiat en métropole, en région parisienne. Je faisais de l’encadrement commercial (Fiat Alfa-Roméo Lancia). J’ai quitté mes fonctions en 1999 pour rejoindre le groupe PSA, où j’ai dirigé une succursale Citroën: après avoir enseigné aux autres comment faire, je me suis dit qu’il fallait moi aussi voir un peu ce dont j’étais capable! J’ai ainsi dirigé deux succursales, la première qui faisait un millier de VN par an et la deuxième 2000 VN par an, soit, pour situer, un volume légèrement inférieur il me semble à Citroën Foucque. Ensuite j’ai travaillé aux affaires internationales de Citroën, secteur Afrique sub-saharienne, Israël, Océan Indien (La Réunion ne fait pas partie de ce secteur, la Réunion appartient à la direction DOM-TOM).
Toujours en région parisienne?
Marc Hirschfeld: Oui, toujours! Mes racines sont triples: Strasbourg, d’où est originaire ma famille, la région parisienne, où je suis né et où j’ai travaillé, et la Normandie (cœur).
Comment êtes-vous arrivé à la Réunion?
Marc Hirschfeld: Dans mon travail, j’ai souvent croisé la route de la CFAO et un jour une opportunité s’est créée. En fait, j’avais envie de changer d’horizon. Cela allait être le cas puisque Citroên me proposait une mission en Guadeloupe. Un concours de circonstances a fait que Jean-Marc Caspar quitte la CMM. J’avais envie de changer d’horizon et également envie de me réorienter vers la distribution, quelque-chose de très opérationnel. J’ai saisi l’opportunité qui se présentait à moi.
Vous n’étiez jamais venu à la Réunion auparavant? Vous n’êtes pas venu faire un petit tour avant de prendre votre décision?
Marc Hirschfeld: Non, j’ai dit oui comme ça. Mais on m’a beaucoup parlé de La Réunion. Et je ne le regrette pas!
Comment présenteriez-vous les marques que vous distribuez à la Réunion, le marché?
Marc Hirschfeld: Toyota a une très belle position: la marque arrive ici en 4e position, après les trois marques françaises.
C’est mieux qu’en métropole?
Marc Hirschfeld: Oui, en métropole c’est Volkswagen qui est en 4e position. Toyota arrive ici en 4e position et n’a pas encore fait le plein. Toyota c’est un rouleau compresseur, avec des fondations très solides et des modèles à venir très intéressants, notamment une gamme de VU.
Le fait de travailler avec Toyota, qui est le numéro 1 ou 2 mondial, cela ne pose-t-il pas des difficultés d’approvisionnement? Car vous êtes importateur, vous traiter directement avec Toyota Japon, n’est ce pas?
Marc Hirschfeld: Les difficultés d’approvisionnement, ce n’est pas spécifique à Toyota.
Ford et Toyota, ce sont deux marques concurrentes, comment faites-vous ?
Marc Hirschfeld: On gère les deux marques de la même façon. Mais les objectifs ne sont pas les mêmes: on vise 3000 Toyota et 1500 Ford. Ford fait une belle progression, aussi bien en VP qu’en VU, et cela devrait se confirmer cette année car on à une belle actualité produit: nouvelle Focus, nouvelle Fiesta, Kuga (un petit SUV). Il y a aussi Lexus, mais la marque n’a été lancée qu’en fin d’année 2007 et il faut lui laissé le temps de s’installer, et Volvo, qui vaut 1 point de part de marché. La marque était déjà importée à la Réunion il y a quelques années. Il y a un travail de reconquête à effectuer, la marque a un bon potentiel, une excellente image auprès des clients en termes de qualité et de sécurité. La C30 marche bien, son look «chic décalé» plaît beaucoup.
Quels sont vos objectifs?
Marc Hirschfeld: Continuer à progresser. On vise 20% du marché dans 5 ans. En 2007 nous étions à 12,5% de parts de marché et à fin février 2008 nous sommes à 14%. Le marché est très dynamique, les Réunionnais aiment la voiture et le taux d’équipement des ménages est encore inférieur à celui de la métropole. C’est un marché porteur.
Dindar faisait régulièrement des opérations «prix métropole» sur certains modèles. Bon, depuis qu’ils ont été rachetés par le groupe Caillé, c’est vrai qu’on n’en voit plus, mais est ce que vous pensez lancer des opérations de ce type?
Marc Hirschfeld: Si les voitures sont environ 15% plus chères qu’en métropole, c’est en raison de l’éloignement (transport maritime), de l’octroi de mer, etc. Il n’y a peut-être plus d’opération «prix métropole» mais on voit en ce moment des opérations «-3000»… CMM n’a jamais eu cette politique de guerre des prix. Mettez-vous un peu à la place du client qui achète sa voiture un mois avant ou un mois après l’opération… Nous aussi on propose des conditions intéressantes, mais différemment. Et jusqu’à preuve du contraire, le client s’y retrouve.
Il n’y avait pas de salon de l’auto en 2007 et il n’y en aura pas non plus en 2008, pour raison de travaux de reconstruction du parc des expositions. Or, à La Réunion, les voitures se vendent beaucoup les «années salon», d’autant plus qu’il s e tient habituellement en fin d’année et que les Réunionnais ont l’habitude de faire leurs gros achats en fin d’année. L’an dernier, Caillé a organisé son propre salon, à la Halle des Manifestations du Port, et Cotrans a fait un «salon» dans ses concessions. Vous compter faire vous aussi votre propre salon cette année?
Marc Hirschfeld: Non, un salon cela doit être un salon, nous, avec quatre marques… Il faut être crédible!
On voit pas mal de Toyota Prius à La Réunion, qu’est ce que vous en pensez?
Marc Hirschfeld: Aucun autre constructeur n’a développé de technologie propre aussi aboutie. On n’est pas encore prêt pour le tout électrique, c’est une question d’infrastructures pour recharger les batteries, et l’hybride constitue en attendant la meilleure solution. La Toyota Prius s’inscrit bien dans le cadre de «La Réunion 2030» et «La Réunion île Verte».
Comment trouvez-vous le réseau routier de la Réunion? Bon, comme vous venez de la région parisienne, les embouteillages, vous connaissez!
Marc Hirschfeld: Je trouve le réseau… surprenant. Il est de bonne qualité mais c’est vrai que tout le monde passe par les mêmes routes, donc il y a des embouteillages.
En ce moment, vous roulez avec quoi?
Marc Hirschfeld: en Toyota Land Cruiser, sans doute la voiture la plus confortable que j’ai jamais eue.
Vous êtes directeur général de la CMM Réunion mais est ce que vous supervisez aussi Maurice ou Mada?
Marc Hirschfeld: Non, la CFAO est présente à Maurice et à Madagascar. Nous sommes d’ailleurs en joint-venture avec le groupe Caillé à Madagascar.
Mise à jour: Marc Hirschfeld est depuis devenu DG des activités Automotive, Equipment & Services en Algérie en 2012, avant d’être nommé en 2015 DG de ces activités pour la zone Afrique de l’Est, Maghreb, CTOM & Asie et depuis avril 2018, il est DG de la division CFAO Automotive.
