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Ignace de Witte
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1992-2012: cela fait très exactement 20 ans que la marque coréenne s’est installée à La Réunion. Et, comme notre île, elle a énormément changé en ces 20 ans, passant de la catégorie «voiture low-cost», au segment «entrée de gamme premium»! Regardez la nouvelle Hyundai i40 : impossible de croire qu’elle sort de la même usine que la mythique Hyundai Scoupe turbo! Force est de constater que la marque Coréenne avance à marche forcée et rattrape les meilleures productions européennes.
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Le constructeur automobile coréen accompagne partout dans le monde des associations qui sont en phase avec ses valeurs de créativité et de simplicité. À La Réunion, Hyundai a fait don d’un fourgon H1 à l’association caritative Papa Momon Léla de Patrick Sabatier, qui aide les plus démunis. Hyundai a accompagné ce don d’un chèque de 7000 €.
L’année 2011 est un bon cru pour Hyundai, la marque fait +13,3% sur un marché qui fait +6,3%, c’est deux fois mieux.
Arnaud Macheret: Oui, nous avons fait une très bonne année 2011, ce qui a en outre pour effet que nous faisons un bon début
d’année 2012, alors que certains de nos concurrents ont fait le forcing en décembre pour atteindre leurs objectifs, avec comme conséquence
qu’ils démarrent difficilement l’année 2012.
Hyundai fait +13,3% en 2011 par rapport à 2010 mais il faut préciser que ça, c’est le marché VN (Véhicules Neufs) dans son
ensemble. Si on ne tient compte que des VP (Véhicules Particuliers), le marché est à +4% et nous faisons +14,5%, soit presque trois fois mieux
que le marché!
Quand Hyundai a posé le pied, ou plutôt la roue, à La Réunion, c’était une marque, pour ne pas dire LA marque low-cost. Quand est-il aujourd’hui?
Arnaud Macheret: Hyundai a débarqué à La Réunion en 1992, en octobre je crois, il y a donc tout juste 20 ans, et c’est
vrai qu’il y a eu une évolution du produit très rapide, tellement rapide qu’il faut aujourd’hui accompagner cette évolution
auprès du public et lui dire: regardez, on a changé!
Il ne faut pas perdre de vue que la première voiture de marque Hyundai a roulé en 1968. Cette marque automobile a 70 ans de retard par rapport aux
grandes marques européennes, mais elle comble ce retard à grands pas. L’exemple suivi, c’est Toyota, pour sa fiabilité légendaire.
Hyundai a voulu faire la même chose, convaincre le public de la fiabilité des ses voitures. Cet objectif est atteint, on le voit d’après
les statistiques des plates-formes d’assistance, les deux marques automobiles les plus fiables selon ce critère sont Toyota et Hyundai. Il y a grosso-modo
3600 Hyundai sous garantie qui roulent à La Réunion et on enregistre à peine 10 appels par mois. C’est le plus souvent une batterie à
plat et il y a seulement 5 ou 6 cas de “vraie” panne. 5 ou 6 pannes pour un parc de 3600 voitures en circulation, c’est un bon ratio.
Une fois la fiabilité atteinte, Hyundai a travaillé sur la qualité de fabrication, qui est une impression d’ensemble mais avec le soucis du
détail, comme par exemple le bruit que fait la portière quand on la ferme.
… maintenant, ces bruits sont travaillés, pour ne pas dire marketés…
Arnaud Macheret: Oui, mais si une portière de Hyundai fait un bruit grave et pas aigû, ce n’est pas seulement parce que le son a
été travaillé, c’est aussi parce que la tôle est plus épaisse. Autre exemple, la poignée intérieure: la
poignée d’une Hyundai fait penser à celle d’une Audi, c’est la même fermeté. On n’atteint pas encore la même
qualité de matériaux mais on se rapproche des allemandes.
Troisièmement, après la fiabilité et la qualité, la sécurité: depuis la sortie de la i20 en 2008, toutes les Hyundai
obtiennent 5 étoiles au crash-test Euro-NCAP.
Est ce que la sécurité est un argument de vente qui fonctionne auprès des clients ou bien est ce que 4 étoiles ou 5 étoiles c’est pareil pour le consommateur?
Arnaud Macheret: La sécurité est un argument parmi tant d’autres, comme le bonus-malus, ce n’est pas sur ce seul critère
que le client va faire son choix mais cela intervient dans le processus de décision.
Fiabilité, qualité, sécurité : il ne manque plus que le design pour boucler la boucle. Cela fait à peine 2 ans que Hyundai a
convenu d’une signature de calandre, c’est vous dire que la marque est jeune! Mais Hyundai avance très vite. Il n’y a pas de secret, ils
bossent tout simplement deux fois plus que nous!
Pn voit une Hyundai Genesis, un très beau coupé, dans la série télévisée Burn Notice: ce modèle n’est pas importé à La Réunion?
Arnaud Macheret: Malheureusement non. Hyundai fonctionne par continent: il y a le "general market", qui est constitué de l’Asie, de l’Afrique et de l’Amérique du Sud, le marché nord américain, avec les USA, le Canada et l’Australie-Nouvelle-Zélande, et le marché européen. Pour l’Europe, Hyundai fabrique la série des i10, i20, i30 et maintenant i40, le ix35, etc. ce sont des modèles qui répondent à un cahier des charges 100% européen. Le coupé Genesis est lui conçu et fabriqué pour le marché nord-américain.
Kia, l’autre marque coréenne, garantie ses voitures 7 ans: est ce que c’est quelque-chose que Hyundai a étudié?
Arnaud Macheret: Cela permet de faire sortir la marque Kia de l’ombre; c’est un coup marketing très fort. Mais je note que personne d’autre ne s’est engoufré dans cette brèche. Nos Hyundai sont garanties 3 ans, kilométrage illimité. On s’est intéressé à l’éventualité de porter la garantie à 5 ans, mais cela a un coût (pour le client) et, au jour d’aujourd’hui, ce n’est pas ça qui fait vendre des voitures à La Réunion (ndr: en 2011, Kia a vendu 349 VN, contre 1304 pour Hyundai).
Justement, comment les clients choisissent-ils leur nouvelle voiture avec la crise?
Arnaud Macheret: ils font jouer la concurrence, à fond, ils vont voir absolument tout le monde et «que le meilleur gagne». On se rend compte que Hyundai est maintenant en concurrence frontale avec les françaises. Notre i20 est assez mal positionnée en terme de prix et ne fait que 2% de parts de marché sur le segment B mais on marque des points avec l’i30. Quant à l’i40, l’accueil de vos confrères de la presse automobile est enthousiaste et on a là un produit qui supporte la comparaison avec les allemandes. L’ambition de Hyundai est d’ailleurs de se positionner sur l’«entrée de gamme premium».
le Veloster, avec ses deux portes côté passsager, comme sur une berline, et une porte côté conducteur, comme sur un coupé, est terriblement audacieux. Comment est l’accueil du public?
Arnaud Macheret: L’idée est effectivement géniale et les ventes de Veloster démarrent comme prévu. On pourrait en vendre davantage si nous avions la chance d’avoir une version diesel. Sinon, l’ix35 (remplaçant du Tucson) devrait repasser devant le Nissan Quasqai et le seul VU de notre gamme, le H1, poursuit sa carrière.
Et Sanggyong, qu’est ce qui est arrivé?
Arnaud Macheret: Les premiers Musso, avec leur moteur 5 cylindres Mercedes, nous ont permis de faire connaître la marque. Le pick-up double cabine, le Musso Sport, avec son 2 litres de 140 CV et ses ressorts hélicoïdaux (alors que ses principaus concurents avaient des ressorts à lames) se vendait très bien, jusqu’au jour où la Douane a sorti un règlement européen qui dit que la benne doit être d’une longueur supérieure à 50% de l’empattement pour bénéficier des avantages liés aux VU. Du coup, pour quelques centimètres, on est passé du pick-up le moins cher du marché au plus cher du marché!
Une rumeur prétend que ce règlement européen concernant la longeur de benne des VU (Véhicules Utilitaires) date d’il y a longtemps mais que les douaniers fermaient les yeux, jusqu’au jour où un particulier a fait venir un Hummer avec une petite benne ridicule et qu’il a fait un scandale à la Douane parce qu’on refusait de le faire entrer à La Réunion comme VU. Du coup, les douaniers ont décidé d’appliquer le règlement au pied de la lettre…
Arnaud Macheret: Je ne connaissais pas cette histoire. En tous cas, en ce qui concerne le pick-up Sanggyong, si le constructeur nous propose des bennes compatibles avec la règlementation européenne et qu’il est admis dans la catégorie VU, on en refera. Sinon, dans la catégorie des 4x4, on attend avec impatience le nouveau Santa-fé, qui sera un vrai produit «amÉricain», on le voit déjà quand on s’asseoit dans les sièges, c’est moelleux, c’est Pullman. Et, d’une façon générale, Hyundai évolue vers plus de «plaisir automobile».
(Mise à jour du 20 septembre 2021) Arnaud Macheret est actuellement directeur de la marque VW pour La Réunion. Aprè avoir été directeur de Hyundai Réunion de 2005 à 2012, il est parti en Guyane pour les marques Renault, Jeep, Kia, Nissan, Mazda, Mitsubishi, jusqu’en 2016, où il est revenu à La Réunion, chez Renault.
