Mis en ligne par
Ignace de Witte
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BMW développe des motorisations électriques depuis 1972 ( lire ici ). Un demi-siècle plus tard, toutes les planètes sont enfin alignées (technologie, politique gouvernementale, opinion publique, économie nationale), BMW passe à la vitesse supérieure, consacrant maintenant l’essentiel de ses moyens de R&D sur des projets électriques. La i4, 100% électrique, répond aux attentes de la clientèle plutôt sportive de BMW, celle des M3 et M4 pour être plus précis.
Vous prenez une série 4 Gran Coupé (qui associe la ligne élégante d’un coupé au côté pratique d’une berline 4 portes, avec un excellent Cx de 0,24) et vous lui greffez 1 ou 2 gros moteurs électriques. Vous obtenez ainsi une pure propulsion de 340 ch (eDrive 40) et une intégrale de 544 ch (M50). Déjà sur le papier, c’est alléchant.
Le design est flatteur, l’i4 n’a rien à envier à la Porsche Taycan ou l’Audi RS e-Tron GT, tout en étant immédiatement identifiable BMW grâce notamment à la nouvelle calandre verticale (qui est ici en grande partie obturée). La lunette arrière est exactement dans le prolongement du toit, comme sur le «vrai» coupé série 4.
Photos © service Presse
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L’i4 est 15 cm plus longue que la Gran Coupé et atteint 4m79. Cet allongement profite aux places arrières mais pas au coffre, qui perd un peu en capacité et passe de 480 à 470 litres, pour faire de la place au moteur électrique, qui est posé directement sur le train arrière. Mais en rabattant la banquette arrière, l’espace de rangement atteint 1290 litres: pas mal pour un «coupé» !
La batterie est placée sous le véhicule et ne mesure que 11 cm de hauteur, pour conserver une bonne garde au sol (125 mm), et en même temps, de l’espace pour que les grands ne se sentent pas à l’étroit dans l’habitacle.
À l’intérieur, ce qui devait arriver arriva: le tableau de bord entièrement digital de 12,3 pouces et l’écran multifonctions de 14,9 pouces se rejoignent pour ne former qu’un seul et unique écran (BMW curved display), qui occupe les deux tiers de la planche de bord. Il y a fort à parier que cet agencement se généralise sur toute la production automobile.
Les performances sont au rendez-vous: l’i4 passe de 0 à 100 km/h en 5,7 sec pour la propulsion et 3,9 sec pour l’intégrale. La suspension pneumatique est de série. La liste des options sport comporte: une direction, des freins et des barres stabilisatrices plus conséquentes.
La technologie des batteries a également évolué et l’autonomie est rassurante: la batterie de 80,7 kW offre 590 km d’autonomie à la propulsion et 510 km à l’intégrale et, surtout, l’i4 peut se recharger sur les bornes 200 kW du réseau Ionity qui permettent de recharger 140 km en seulement 10 minutes. Évidemment, à La Réunion, où on ne dispose pas de ce type de bornes hyper-rapides, l’argument est moins percutant, mais il place chacun face à ses responsabilités: les constructeurs font des voitures électriques comme le veulent les pouvoirs publics, à eux de prévoir les infrastructures qui vont avec !
Le frein régénératif est réglable et le pilote peut aussi rouler en roues libres quand il lève le pied (pédale intelligente).
Sage est l’homme qui recharge sa voiture électrique comme son téléphone portable: la nuit à la maison en règle générale et à l’extérieur de façon exceptionnelle. Avec le chargeur intégré de 11 kW, l’i4 se recharge en 8h30 sur la wall-box (triphasée), soit une bonne nuit de sommeil. Mais, c’est comme votre téléphone: si vous n’avez pas complètement épuisé votre batterie, la recharge prend moins de temps.
Si BMW a été capable de mettre au point une voiture électrique qui offre des performances comparables au duo diabolique M3-M4 et qui peut même relever le gant de la TM3 (Tesla Model 3), c’est parce que BMW ne découvre pas la technologie électrique mais dispose d’un demi-siècle d’expertise en la matière, qui ne demandait qu’à s’exprimer !
Précision technique: la M50 n’est pas une eDrive 40 à laquelle on a simplement ajouté un 2e moteur électrique, à l’avant. La M50 n’a pas le même moteur arrière que l’eDrive 40, il est légèrement moins puissant: 230 kW au lieu de 250 kW. BMW s’est ainsi aménagé une marge de progression, pour sortir rapidement et à moindre coût une future version Competition !
BMW i4 | eDrive 40 propulsion | M50 intégrale |
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Fabriquée à | Munich ![]() | |
Longueur | 4783 mm | |
Largeur | 1852 mm | |
Hauteur | 1448 mm | |
Empattement | 2856 mm | |
Garde au sol | 125 mm | |
Cx | 0,24 | |
Poids à vide | 2050 kg | 2215 kg |
Répartition avant-arrière | 45%-55% | 48%-52% |
Moteurs électriques | ||
Type | synchrone à électro-aimant | |
Moteur avant | - | 258 ch (190 kW) |
Moteur arrière | 340 ch (250 kW) | 313 ch (230 kW) |
Puissance totale | 340 ch (250 kW) | 544 ch (400 kW) |
Batteries | ||
Type | lithium-ion | |
Voltage | 398,5 Volts | |
Puissance | 83,9 kW brut 80,7 kWh net | |
Performances | ||
Autonomie | 590 km | 510 km |
0-100 km/h | 5,7 sec | 3,9 sec |
Vmax | 190 km/h | 225 km/h |
Poids tractable | 1600 kg | |
CO2 | 0 gr | |
Roues | ||
Voie avant | 1601 mm | 1589 mm |
Voie arrière | 1630 mm | 1606 mm |
Jantes avant | 7.5 x 17 | 8.5 x 18 |
Jantes arrière | 9 x 18 | |
Pneus avant | 225/55R17 | 245/45R18 |
Pneus arrière | 255/45R18 | |
En option | jusqu’à 20 pouces |
Quant à savoir si la BMW i4 peut détrôner la TM3, la réponse n’est pas simple, car dans l’équation, il faut tenir compte de la puissance mais aussi du poids de la voiture. Sur le papier, l’i4 M50 est plus puissante que la Tesla Model 3 Performance (544 ch contre 512 ch) mais la Tesla passe de 0 à 100 km/h en 3,3 sec, contre 3,9 sec pour la BMW parce qu’elle est 20% plus légère: 1860 kg contre 2215 kg, soit 355 kg d’écart.
La Tesla est plus légère de par sa technologie de construction (châssis en aluminium moulé sous pression) mais aussi grâce à son réseau de recharge 250 kW bien développé en Europe et fiable, ce qui lui permet d’embarquer moins de poids de batterie.
Tesla est une marque que les Allemands surveillent de près depuis qu’Elon Musk a construit une méga-usine à Berlin et encore plus depuis le 9 septembre 2021, lorsqu’une Tesla S Plaid a tourné en 7 min 30 sec sur le Nürburgring, la référence absolue pour les Allemands, battant le record détenu par la Porsche Taycan Turbo en 7min 42 sec (catégorie 4 portes électrique de série).