Mis en ligne par
Ignace de Witte
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RS, c’est l’abréviation de « Rallye Sport » et chez Ford cette appellation a toujours été réservée aux modèles vraiment les plus méchants. La nouvelle Focus RS ne failli pas à la règle: c’est la traction avant la plus puissante et la plus rapide jamais construite par Ford. Elle constitue une alternative mécanique intéressante par rapport à une BMW M3 (propulsion) ou une Audi TT (intégrale), pour un rapport performances/prix nettement plus intéressant.
La Focus RS est une voiture imaginée, conçue et développée par une équipe essentiellement composée d’ingénieurs et pas de spécialistes du marketing. Et cela se sent: 263 km/h en vitesse de pointe, le 0-100 en 5,9 secondes et surtout un train avant révolutionnaire, testé en championnat du monde WRC et breveté par Ford et qui s’appelle «RevoKnuckle». Cela rend cette traction avant aussi rapide sur circuit qu’une voiture à transmission intégrale tout en étant plus légère, donc plus fiable et plus économique. La Focus RS ne pèse que 1.467 kg, soit à peine 75 kg de plus que la Focus ST.
Si les deux voitures ont une base et un ADN communs, elles sont aussi différentes l’une de l’autre qu’un dauphin est totalement différent d’un requin: la ST sort 225 chevaux et 320 Nm de couple, contre 305 chevaux et 440 Nm de couple pour la RS. Grâce à la CMM, nous avons pu voir évoluer sur le circuit de la Jamaïque un des 4 premiers exemplaires de Focus RS vendues à La Réunion. L’heureux propriétaire de ce grand requin blanc s’appelle Mickaël Hoareau, un jeune chef d’entreprise qui a évolué plusieurs années en super-motard, en moto-cross et qui s’y connaît bien en mécanique automobile. Jusqu’à présent, il canalisait sa passion mécanique en gonflant des voitures de série, notamment une Seat Leon qu’il a poussé à… 450 chevaux !
Photos © vroum.info
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Là, il a changé son fusil d’épaule et il démarre avec une « base » plus noble, sur laquelle il n’a rien à faire pour que ça pousse vraiment très fort. Les seules modifications apportées sont une ligne d’échappement de plus gros diamètre, une peinture maison pour les jantes et une bande pare-soleil en film solaire noir…
Le rallye? Mickaël y pense souvent mais avec son entreprise, sa maison et sa petite famille, il ne lui reste plus beaucoup de temps libre (et de budget) pour engager une saison de rallye. C’est pour cela qu’il a jeté son dévolue sur la Focus RS: c’est une véritable voiture de rallye, capable d’en étonner plus d’un sur circuit, mais qui est aussi capable de regagner tranquillement le domicile par la route. Pas besoin de monter dans les tours pour vibrer à l’unisson avec sa voiture: la Focus RS est équipée d’un système sonore actif appelé «sound symposer» pour amplifier certaines fréquences du moteur et les convertir en une sonorité plaisante dans l’habitacle.
C’est la seule concession que les ingénieurs ont accordé aux hommes du service marketing, sinon, tout est résolument tourné vers la performance pure, ce qui se voit et ce qui se voit moins, comme par exemple le carénage intégral du soubassement, qui permet, en combinaison avec le spoiler avant et l’extracteur arrière, d’obtenir un effet de sol qui améliore le «grip».
Quant au freinage, la Focus RS adopte à l’avant des disques ventilés de 336 mm x 30 mm, pincés par des étriers à simple piston mais de 60 mm de diamètre, et à l’arrière des disques de 302 mm x 11 mm. Avec des plaquettes à haut pouvoir de friction, l’ensemble génère une force de décélération de 1,2 g, qui permet à la Focus RS lancée à 100 km/h de s’arrêter sur seulement 34,8 m.
En tous cas, sur le circuit de la Jamaïque, la Focus RS avale les virages serrés (le circuit est conçu à la base pour les karts) à une vitesse hallucinante et on ne voit qu’une véritable voiture de rallye pour la battre, ce qui correspond exactement à sa philosophie: « Nous sommes allés aussi loin que possible pour une voiture de série » a dit John Wheeler, ingénieur en chef du projet Focus RS.
