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Mis en ligne par Ignace de Witte le 4 mai 2010

Moto Guzzi California Vintage

L’autre V-twin

La «Calif» est au catalogue Moto Guzzi depuis 1971, sans interruption. Elle est sans doute la moto européenne qui se rapproche le plus de la philosophie Harley Davidson: qualité de l’objet (par exemple, les garde-boue sont en acier chromé et pas en vulgaire plastique), beaucoup de style et, surtout immense plaisir de rouler. La «Vintage» est une «Calif» au goût du jour, avec notamment une injection électronique, un freinage qui assure et une tenue de route parfaite.

Grâce à Nicolas Viguier, le nouveau patron de Moto Guzzi, rue Léopold Rambaud à Ste-Clotilde, nous avons eu le plaisir d’essayer un grand classique, pour ne pas dire un mythe: la California. Cette moto est au catalogue Moto Guzzi depuis 1971. La Vintage est sa dernière évolution, encore plus proche de l’originale pour le look. Évidemment, pour satisfaire aux normes européennes EURO 3 en matière de pollution, les carburateurs Dell’Orto ont laissé la place à une injection électronique et des pots catalytiques. On y gagne en consommation mais également en souplesse. Sinon, à part ça, c’est toujours la bonne veille «Calif» des seventies que tous les motards connaissent, avec sa large selle noire et blanc, son guidon très recourbé vers l’arrière, le grand pare-brise, les deux antibrouillards qui encadrent le phare, les valises latérales, les marchepieds, etc. même si toutes ces pièces ont elles aussi évolué, elles restent clairement estampillées «Calif» dans leur apparence et c’est le coup de foudre au premier regard.

«Vintage», cela veut dire «rétro» mais la Calif est «up to date» en ce qui concerne l’équipement et sent bon l’Italie: fourche Marzocchi réglable avec des tubes de large diamètre (45 mm), pinces de frein à 4 pistons Brembo, etc. pour obtenir au final une tenue de route plus européenne qu’américaine (suivez mon regard). En clair : la Calif, vous pouvez l’emmener sans problème sur la route de la Plaine des Palmistes sous la pluie (notre cas), elle ne va pas vous mettre la honte face à vos copains dans les épingles.

Photos © vroum.info
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)

Sur le sec, la Calif ne prend peut-être pas l’angle de Ti Laurent en supermotard mais avant de faire frotter les marchepieds, il va quand même falloir mouiller votre chemise! En ce qui concerne le freinage, c’est toujours le système intégral cher à Guzzi: la pédale de frein commande le disque arrière et le disque avant droit alors que la poignée de frein commande elle le disque avant gauche. Le système est simple et très efficace mais attention: l’ABS, c’est vous! De toute façon, on voit mal quelqu’un passer son permis grosse cylindrée est s’acheter directement une «Calif» de 265 kg, c’est plutôt une moto de connaisseur, de quelqu’un ayant possédé plusieurs machines auparavant et qui sait ce qu’il veux.

Si elle est à l’aise dans les hauts et en ville (entre les voitures, si le guidon passe, elle passe), son truc à la Calif, c’est quand même le tourisme à 3000 tours (110 km/h). Tout y invite: la large selle, confortable pour le pilote et sa passagère (qui soi dit en passant a trouvé la Calif absolument géniale), le grand pare-brise, les belles valises latérales, la position «sénatoriale», le moteur archi plein de couple, etc.

Maniable avec son large guidon «cornes de vache»

Quant aux manœuvres à l’arrêt, la bête pèse 265 kg mais elle est très facile à déplacer en restant assis dessus, grâce à sa hauteur de selle d’à peine 78 cm et le large guidon «cornes de vache» de 81,5 cm, ce qui la met à la portée de ces dames. Quant à la béquille centrale, c’est carrément la plus maniable que nous avons jamais rencontrée: un pied sur le levier, la main sur le pare-jambe arrière et hop, un jeu d’enfant ! La garde au sol de 19 cm permet également d’escalader aisément les trottoirs. En résumé: une moto neuve et déjà «collector», aussi efficace que le meilleur de la production actuelle, le style seventies en plus. 20.900 € et le mythe est à vous !

La California fut autrefois adoptée par les policiers californiens (LAPD, Los Angeles Police Department), comme on peut les voir dans certains films, comme par exemple Magnum Force, avec Clint Eastwood, ce qui participe au mythe. Le large guidon «cornes de vache» et la faible hauteur de selle (78 cm) rendent la California très maniable à l’arrêt. Pas de simples cale-pieds ni repose-pied mais carrément des marchepieds et un sélecteur de vitesse à double branche, pour la « cruising attitude ».

 

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