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Ignace de Witte
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Le Boxster n’offre que deux places, mais son moteur est en position centrale arrière, alors que sur une 911, il est en porte-à-faux arrière. La «petite» Porsche compense ainsi sa puissance plus modeste par une meilleure répartition des masses et donc une plus grande facilité de prise en main. La dernière version de la petite bombe de Stuttgart cache en outre un moteur dont l’architecture rappelle furieusement celui d’une… Subaru!
L’information a fait le tour du monde : cette nouvelle Porsche n’allait pas être équipée du «flat six» emblématique de la marque de Stuttgart, mais d’un… 4 cylindres ! Porsche a déjà produit des 4 cylindres par le passé: les 924 et 944. Il y a également eu la 912, sans oublier la 914, construite en partenariat avec Volkswagen.
Cette dernière a connu un succès commercial très mitigé, en raison d’un look déconcertant. Elle avait pourtant une répartition des masses idéale, étant une stricte 2 places, grâce à son moteur en position centrale arrière.
Cette architecture a été reprise sur le Boxster, dont tout le monde reconnaît les impressionnantes qualités routières. La 911 reste un cran au-dessus en termes de performances pures, grâce à son plus gros moteur, mais celui-ci n’étant pas en position centrale arrière, mais en porte-à-faux arrière, elle est plus délicate à maîtriser quand on pilote à la limite.
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Pour le nouveau Boxster, les ingénieurs allemands ont combiné les deux solutions techniques: moteur 4 cylindres et position centrale arrière. En y regardant de plus près, on se rend compte que le moteur de la Boxster 718 n’est pas un classique 4 cylindres en ligne comme sur la 924 ou la 944, mais un «flat 4». Certains diront que c’est un modèle de Subaru, d’autres que c’est un «flat 6» de Porsche 911 auquel on a retiré deux cylindres et que ce n’est pas nouveau, cela a déjà été fait par le passé avec les 550 et 912 notamment).
Les ingénieurs de Stuttgart ont pris toutes les précautions nécessaires pour obtenir de ce «petit» moteur une sonorité à l’échappement conforme à la marque, mais, surtout, ils lui ont ajouté un turbo qui permet d’atteindre 300 et même 350 chevaux, selon la version (2 litres turbo classique ou 2,5 litres turbo à géométrie variable), sans aucun temps mort à l’accélération. Les deux énormes prises d’air sur chaque flanc servent au refroidissement du turbo et de l’échangeur d’air.
Il n’empêche: ce «flat 4» est quand même un coup de poker de la part de Porsche, ce qui explique pourquoi Kolors Automobile dispose d’une 718 de démonstration, chose totalement nouvelle ! En effet, d’habitude, le client Porsche dit «je veux ça», il signe le chèque et il attend patiemment la livraison de sa voiture, car on n’est jamais déçu d’une Porsche.
Là, il faut convaincre les hésitants, surtout s’ils viennent pour la première fois. La 718 attire en effet une nouvelle clientèle, en raison de son tarif abordable : la moitié de ce qu’il faut débourser pour la plus petite des 911!
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Le moteur étant à l’arrière, sous le capot avant de la 718 se trouve un petit coffre à bagages. Mais comme le moteur est très compact, il y a aussi un coffre à l’arrière ! Du coup, pour apercevoir le moteur, il faut se mettre à quatre pattes et regarder sous la voiture ! Mais il est bien là et le chrono le prouve: de 0 à 100 km/h en 4,2 secondes pour la version S de 350 chevaux avec boîte de vitesses automatique PDK, et 4,7 secondes pour la version de 300 chevaux. Le moteur peut prendre 7500 tours/minute.
Notez que ces chiffres sont obtenus avec du carburant ayant un indice d’octane de 98, alors qu’à La Réunion, seul du SP 95 est disponible. Par rapport au Boxster ancienne génération, les suspensions ont été améliorées, de même que le freinage (disques et étriers de 911 Carrera sur le Boxster S). La 718 est une pure propulsion, alors que la plupart des 911 sont devenus des intégrales pour pouvoir exploiter toute la puissance.
Deux mots concernant l’appellation : elle ne renvoie pas au record du tour du Nürburgring détenu par une Porsche 911 Turbo S en 7’18". C’est parce que 718 est le nom d’un modèle de compétition des années cinquante, décliné du spyder 550, lui aussi 2 places et équipé d’un moteur 4 cylindres. Cette voiture de course officielle a notamment été pilotée par Graham Hill et Stirling Moss, deux pilotes de légende, et un exemplaire a remporté les 24 h du Mans en 1957. Elle pesait, tenez-vous bien : 570 kilos!
La nouvelle petite sportive Porsche est forcément plus lourde (entre 1335 et 1385 kilos selon les modèles), car les clients d’aujourd’hui ont des exigences de confort, mais la 718 incarne quand même cette philosophie : la recherche de la performance par la lutte contre les kilos superflus autant que par la puissance moteur.
