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le 10 janvier 2021
Après la présentation officielle à La Réunion, nous avions évidemment hâte de l’essayer. Cela a pu se faire la première semaine de 2021. Hyper confortable avec sa suspension pneumatique réglable, très facile à conduire avec toutes ses aides électroniques, mais attention: «un fauve est tapis dans l’ombre», qui n’attend que votre signal pour bondir comme une 911, mais dans un style très différent. Concrètement, lorsque on met «pied au plancher», on a la sensation d’être catapulté en avant, avec la souplesse d’un élastique et en deux temps: la première phase dure à peine 2 secondes mais elle est perceptible, et à ce moment arrive la deuxième poussée, beaucoup plus forte. Cela s’explique par la présence de deux moteurs électriques, un sur chaque essieu, mais avec une boîte de vitesses à 2 rapports sur le moteur arrière, pour justement gérer au mieux les «départs canon». La Taycan 4S de notre essai passe ainsi de 0 à 100 km/h en 4 secondes (contre 3,2 secondes pour la Taycan Turbo et 2,8 secondes pour la Taycan Turbo S). Vous pouvez vérifier: 2,8 secondes, c’est exactement le chrono de la 911 Turbo, la référence de la marque! Porsche a donc pris soin de sortir une électrique qui est une vraie Porsche.
Bref, pour les photos, c’est plus facile quand la voiture est à l’arrêt!
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)
La Taycan nous a bluffé par sa double personnalité: elle est capable d’accélérations sauvages et elle sait se montrer très civilisée le reste du temps. Dr Jekkyl et Mister Hyde en quelque sorte, mais avec l’avantage de pouvoir choisir ici entre plusieurs positions intermédiaires, depuis le petit sélecteur rotatif au volant!
Ceci dit, elle pèse quand même plus de 2 tonnes à vide. La suspension pneumatique fait des merveilles mais pas des miracles et si la Taycan est capable de tenir la comparaison avec une 911 Turbo à l’accélération de 0 à 100, sur un parcours sinueux et bien pilotée, la thermique va caracoler en tête. Mais c’est normal, la Taycan n’a pas la même vocation: c’est une berline 4 portes, avec un vrai coffre, plus familiale et moins exclusive que la 911. Et puis, c’est la toute première Porsche sans échappement mise au point par le constructeur: il n’a pas dit son dernier mot, au contraire, il commence tout juste un nouveau chapitre de son histoire!
On notera que la nouvelle motorisation 800 volts s’accompagne de nouveautés ergonomiques. Porsche a abandonné son leitmotiv «un bouton, une fonction» pour se lancer à fond dans le digital. Ainsi, les aérateurs du tableau de bord sont maintenant fixes mais on peut régler et orienter le flux d’air depuis l’écran multifonctions! Porsche a repensé notre façon de vivre l’automobile: le moteur se met en route automatiquement dès que le conducteur prend place, ce n’est que pour l’éteindre que l’on actionne le contact, qui est, comme sur toute Porsche qui se respecte, à gauche du volant. Par contre, pour des raisons techniques évidentes, le compteur rond central, bien dans l’axe de vision du conducteur, n’affiche pas le classique compte-tours cher aux sportifs mais il affiche la «charge moteur», avec un zéro à «midi» et l’aiguille qui va à droite quand on sollicite de la puissance et à gauche quand au contraire on récupère de l’énergie, au freinage ou la déccélération. Deux mots à ce propos: les plaquettes ne sont presque jamais sollicitées, dans 90% des cas, le freinage est assuré par le système de récupération d’énergie. Il n’est pas réglable mais aussi efficace que le mouvement d’une Rolex!
Le tableau de bord étant entièrement digital, on peut choisir entre plusieurs modes d’affichage. Le «levier de vitesses» est un modeste petit levier sur le tableau de bord, avec les positions RND, et, juste à côté, on trouve un bouton poussoir pour la position P, qui fait également office de frein à main.
Pour terminer, un aveux et une mise en garde. L’aveux: j’aime bien le sifflement du moteur de la Taycan ! Il correspond en effet exactement au son produit par les voitures dans les films de science-fiction, à l’accélération comme à la déccélération. La mise en garde: avant de mettre «pied au plancher», assurez-vous que votre tête est bien collée sur l’appuie-tête, sinon elle va taper dedans et vous allez voir des étoiles!
Texte & photos ©
Taycan | 4S | 4S Batt+ | Turbo | Turbo S |
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Longueur | 4 963 mm | |||
Largeur (rétros) | 1 966 mm (2 144 mm) | |||
Hauteur | 1 379 mm | 1 381 mm | 1 378 mm | |
Empattement | 2 900 mm | |||
Voie avant | 1 710 mm | 1 702 mm | 1 690 mm | |
Voie arrière | 1 694 mm | 1 667 mm | 1 655 mm | |
Cx | 0,22 | 0,25 | ||
Coffre en litres, arrière+avant | 407+81 | 366 +81 | ||
Poids à vide | 2 140 kg | 2 220 kg | 2 305 kg | 2 295 kg |
Poids total en charge | 2 880 kg | 2 870 kg | ||
2 moteurs, transmission intégrale | ||||
Puissance | 320 kW (435 PS) | 360 kW (490 PS) | 460 kW (625 PS) | |
Overboost | 390 kW (530 PS) | 420 kW (571 PS) | 500 kW (680 PS) | 560 kW (761 PS) |
Couple | 640 Nm | 650 Nm | 850 Nm | 1050 Nm |
Batterie | 79,2 kWh | 93,4 kWh (83,7 kWh*) | ||
Freinage | ||||
Disque avant | 360x36 mm | 415x40 mm | 420x40 mm ceramic | |
Étrier avant | 6 pistons | 10 pistons | ||
Disque arrière | 358x28 mm | 365x28 mm | 410x32 mm ceramic | |
Étrier arrière | 4 pistons | |||
Roues | ||||
Jante avant | 8.0 J × 19 ET 50 | 9.0 J × 20 ET 54 | 9.5 J x 21 ET 60 | |
Pneu avant | 225/55 R 19 103Y XL | 245/45 R 20 103Y XL | 265/35 ZR 21 101Y XL | |
Jante arrière | 10.0 J × 19 ET 47 | 11.0 J × 20 ET 60 | 11.5 J x 21 ET 66 | |
Pneu arrrière | 275/45 R 19 108Y XL | 285/40 R 20 108Y XL | 305/30 ZR 21 104Y XL | |
Performance | ||||
V-max | 250 km/h | 260 km/h | ||
0–100 km/h | 4,0 s | 3,2s | 2,8 s | |
0–160 km/h | 8,7 s | 8,5 s | 6,9 s | 6,1 s |
0–200 km/h | 13,3 s | 12,9 s | 10,6 s | 9,8 s |
400 m DA | 12.3 s | 12,2 s | 11,1 s | 10,7 s |
Autonomie | 377 km | 426 km | 408 km | 384 km |
Consommation min-max en kWh/100 km | 21,0-25.6 | 21,9-26 | 22,9-26,6 | 24,3-25,6 |