Mis en ligne par
Ignace de Witte
le
4 septembre 2012
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Avec la XV (prononcez « ixe-vé » et surtout pas « quinze »), Subaru met à la portée des familles les choix technologiques qui font la renommée de ses berlines sportives, à savoir un moteur 4 cylindres boxer, une boite de vitesses placée en arrière du train avant (pour une meilleure répartition des charges) et une transmission intégrale permanente. Cerise sur le gâteau, la XV inaugure le tout premier Diesel de la marque, un pur produit maison.
En septembre 1972, il y a donc tout juste 40 ans, Subaru lancait sur le marché un break surélevé 4x4 permanent, le Leone. Il s’est particulièrement bien vendu en Suisse et au Colorado, deux pays très montagneux. Subaru n’en est donc pas à son coup d’essai avec le XV et dispose même d’une solide expérience sur ce type d’engin! Ainsi que le souligne Jimmy Assing, directeur commercial de la marque pour La Réunion: « Subaru construisait des crossover avant même que le terme soit inventé! »
La principale nouveauté est que le XV inaugure le tout premier moteur Diesel de la marque. Subaru aurait pu se servir chez Toyota (Subaru appartient à Toyota), comme Porsche s’est servi chez Volkswagen pour équiper son Cayenne avec le moteur du Touareg, mais non, Subaru a préféré développer son propre moteur Diesel. Éâvidemment, c’est un 4 cylindres boxer, car c’est un choix technologique auquel les ingénieurs de chez Subaru sont très attachés. Si vous ne savez pas ce qu’est un boxer, rappelez-vous les anciennes motos BMW de la Gendarmerie, avec deux cylindres, disposés horizontalement et opposés, un de chaque côté de la moto: ça, c’est un 2 cylindres boxer. Si vous placez selon le même principe trois cylindres à gauche et trois cylindres à droite, vous obtenez un 6 cylindres boxer, c’est à dire un moteur de Porsche 911.
Subaru utilise pour sa part un 4 cylindres boxer, autrement dit avec deux cylindres de chaque côté. Cette disposition particulière des cylindres a plusieurs avantages. Tout d’abord, les cylindres étant disposés horizontalement, on abaisse le centre de gravité. Ensuite, les cylindres étant opposés, cela annule les vibrations, ce qui est un atout encore plus important pour un Diesel. Enfin, comme les cylindres sont divisés en deux groupes, droite et gauche, le vilebrequin et les arbres à cames sont plus courts, de moitié, d’où une plus grande robustesse du moteur. De fait, les bicylindres motos BMW, les 6 cylindres Porsche et les moteurs Subaru sont réputés pour leur fiabilité. En outre, le moteur boxer étant très compact, on peut le placer dans le prolongement de l’arbre de transmission, c’est à dire longitudinalement et pas en position transversale, ce qui est plus logique et plus simple mécaniquement.
Autre choix technologique qui n’est pas négociable chez Subaru: la transmission intégrale permanente. En cela, Subaru partage le même point de vue que Audi avec ses Quatro.
Et en plaçant la boîte de vitesses en arrière du train avant, Subaru parvient à conférer à ses véhicules une répartition des masses quasi équilibrée entre les deux essieux (50-50), ce qui, on le sait, permet d’obtenir une tenue de route totalement neutre, un véhicule qui n’est ni survireur, ni sousvireur.
On a donc là tous les ingrédients d’une voiture sportive de la marque (à part le moteur Diesel), dans une carrosserie de break, et cela donne au final une familiale spacieuse au comportement particulièrement rassurant, comme nous avons pu le constater lors d’un petit galop d’essai dans les hauts de l’Ouest. Meddy Gerville, chanteur connu et rallyman réputé, trouve la XV pas assez sportive à son goût… Il est vrai qu’il circule habituellement en Subaru STI… Mais, pour le commun des mortels, la XV dispose d’un potentiel largement suffisant pour bien s’amuser, croyez moi. C’est bien simple: c’est, à notre humble avis, le crossover le plus homogène qu’il nous a été donné d’essayer. Il est plaisant à conduire en ville, sur route, et même en dehors des chemins battus, où sa garde au sol de 22 cm fait merveille. Il bénéficie d’un rapport poids/puissance particulièrement favorable pour un 4x4: 147 CV pour 1440 kg, avec un couple important en bas, 350 Nm de 1600 à 2400 tr/min. Il abat le 0 à 100 km/h en 9,3 sec.
Ses dimensions extérieures sont généreuses (4,45m de long, 1,78 m de large et 1,57m de haut) et l’habitacle est spacieux et confortable. Les plastiques sont de bonne qualité, bien assemblés, et cela respire la solidité. Tout est très fonctionnel. L’équipement est à la hauteur de la concurrence.
Le XV est commercialisé à partir de 37.000 € en version Diesel, soit au prix des 2 roues motrices de la concurrence, et une version entreprise (2 places) est disponible. Une boîte de vitesses automatique sera disponible en fin d’année. La SOREVA prévoit de commercialiser une cinquantaine de XV par an, ce qui est un objectif très en dessous du potentiel commercial de ce véhicule : il sera donc assez rare sur nos routes, ce qui ajoute à son charme.
Le plaisir que nous avons eu à découvrir cette nouvelle Subaru fait que l’on attend maintenant avec beaucoup d’impatience l’arrivée à La Réunion du coupé BRZ, attendu en fin d’année!
