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auteurMis en ligne par Ignace de Witte le 14 novembre 2025

Porsche 356 Speedster

Celle par qui TOUT a commencé

Si la 911 fait l’unanimité parmi les amateurs de belles voitures, la 356 est plutôt le vilain petit canard de la famille. Seuls les vrais porschistes aiment la 356. Pas seulement parce que c’est la toute première voiture à porter le badge Porsche, mais parce que cette 356 avait déjà tout ce qui fait une Porsche : trois cadrans derrière le volant, avec le compte-tour au centre, moteur en porte-à-faux arrière, cylindres à plat opposés, propulsion, excellent rapport poids/puissance, caractère joueur, et déjà une Carrera. Les modèles suivant n’ont fait que perfectionner ce que la 356 avait déjà dans son ADN.

Ferdinand Porsche, qui, comme tous les industriels allemands, avait été obligé de collaborer avec Hitler pendant la guerre, a surmonté toutes les difficultés d’après-guerre et, avec son fils Ferry, ils ont sorti une voiture extraordinaire.

Le prototype de la 356 avait un châssis tubulaire recouvert de panneaux en aluminium (l’Allemagne regorge de bauxite, le minerai à partir duquel on extrait l’alluminium), avec un moteur en position centrale arrière. Il en sera fabriqué 49 exemplaires. La version définitive de la 356 a dû revenir à des solutions techniques plus simples à mettre en œuvre et plus économiques pour franchir le cap de la production en série. Celle-ci commence dès la présentation officielle de la 356 au salon de Genève de 1949, où Porsche enregistre plus de 500 commandes. C’est une prouesse commerciale pour une voiture de sport, 5 ans à peine après la fin de la guerre, alors que l’économie allemande est à terre, le pays coupé en deux, occupé d’un côté par les russes, de l’autres les américains, anglais, français, etc. Ces 500 commandes permettent au constructeur de quitter son atelier de Gmund (Autriche) pour s’installer en Allemagne dans des locaux plus grands, à Stuttgart (carrosseries) et Zuffenhausen (moteurs).

Porsche 356 Speedster replica de 1969 exposée lors de l’édition 2019 de Motor Expo à Saint-Denis. Photo © vroum.info
Porsche 356 Speedster replica de 1969 exposée lors de l’édition 2019 de Motor Expo à Saint-Denis. Photo © vroum.info

La 356 de série est fabriquée sur une plateforme identique à la coccinelle (créée elle-aussi par Ferdinand Porsche), avec posée dessus une carrosserie en acier, et un moteur 4 cylindres à plat refroidi par air comme sur la coccinelle, pas en position centrale comme sur le prototype mais en porte-à-faux arrière, une architecture qui deviendra une des principales caractéristiques de Porsche, jusqu’à aujourd’hui.

Même avec des réglages spécifiques de suspensions par rapport à la coccinelle, un poids allégé et un centre de gravité plus bas, la 356 n’était pas à mettre entre toutes les mains, elle s’adressait aux amoureux de la conduite sportive, aux pilotes avertis. Porsche aligne d’ailleurs sa 356 dans de nombreuses épreuves sportives, dont les 24h du Mans, et se fait ainsi rapidement une belle réputation, elle s’exporte vers les USA dès 1952 (l’occupation américaine de l’Allemagne joue certainement un rôle).

Peu-à-peu, la 356 va bénéficier d’avancées technologiques qui vont l’éloigner de la coccinelle. Le moteur va augmenter sa cylindrée et passer de 1,1 à 1,3 litre, la puissance va progressivement passer de 40 ch à 60 ch. Le freinage (4 tambours) va passer de la commande par câbles à une commande hydraulique. Un moteur 1,5 litre fonctionnant à l’essence Super (1500 S) fait son apparition, il développe 70 ch puis 75 ch. Grâce à un importateur très actif, ce modèle connaît un énorme succès aux USA, surtout en Californie, où il fait toujours beau. Le Speedster est en effet génial pour rouler la chevelure au vent, mais une fois capoté, claustrophobes s’abstenir, on se croirait dans un u-boat allemand (sous-marin), la visibilité est nulle ! Bref, la capote protège l’habitacle de la pluie à l’arrêt, mais n’est pas faite pour rouler avec ! La puissance peut sembler modeste, mais il faut se rappeler que le poids à vide du Speedster est à peine de 750 kg. Son rapport poids/puissance est excellent pour l’époque.

1ère Carrera

En 1954, la 356 s’illustre lors de la «Carrera Panamericana», plus communément appelée PanAm, une épreuve célèbre dans le monde entier qui se dispute dans la pampa mexicaine et à laquelle les plus grands constructeurs mondiaux participent (Ferrari, Mercedes, Lancia, etc.) Une série spéciale de 356 «Carrera» fait ainsi son apparition au salon de Francfort de 1955. Le nom Carrera sera emblématique de Porsche, jusqu’à aujourd’hui.

Au total, 76.313 exemplaires de la Porsche 356 ont été produits de 1948 à 1965, date de la fin de production. Elle a été remplacée par la 911, produite à partir de 1963.

L’exemplaire de 356 Speedster qui roule à La Réunion et que le public a pu admirer lors de l’édition 2019 de Motor Expo à Saint-Denis est de 1969. C’est donc une voiture de collection (+30 ans) mais son millésime indique que ce ne peut pas être une 356 d’origine (puisque sa production s’est arrêtée en 1965), mais une réplique. La base est effectivement une coccinelle de 1969, avec un kit carrosserie (sans doute PGO de 1ère génération). C’est une réplique, mais vraiment d’excellente qualité et l’esprit 356 est respecté jusque dans les moindres détails.

Celle-ci par contre est une vraie, et pas n’importe laquelle !

C’est la toute première voiture neuve que Steeve Mc Queen a achetée quand il a commencé à gagner de l’argent comme acteur à Hollywood, un 356 Speedster 1500 S noir (châssis 84855), équipé de jantes Rudge. Il l’a revendue puis rachetée et elle est aujourd’hui toujours dans la famille, propriété de son fils Chad. ©
C’est la toute première voiture neuve que Steeve Mc Queen a achetée quand il a commencé à gagner de l’argent comme acteur à Hollywood, un 356 Speedster 1500 S noir (châssis 84855), équipé de jantes Rudge. Il l’a revendue puis rachetée et elle est aujourd’hui toujours dans la famille, propriété de son fils Chad. ©

Tous les essayeurs gardent un souvenir ému de la 356 Speedster. Parmi ceux-ci, Jidéhem, le célèbre dessinateur de BD belge, qui a tenu la rubrique Starter du journal Spirou. Cette rubrique hebdomadaire a publié plus de 300 articles sur les voitures des années 60, 70 et 80, l’âge d’or automobile (et toute mon enfance). Pour les bédéphiles, Jidéhem, de son vrai nom Jean De Mesmaeker, a un lien de parenté avec le De Mesmaeker, l’homme aux contrats dans Gaston Lagaffe : Jidéhem a créé le personnage en représentant son père ! Jidéhem a participé à Gaston Lagaffe, Natacha, Spirou et Fantasio, l’hebdomadaire Spirou, etc. C’est un «zarboutan» de la BD belge.

Dans le magazine Spirou

Pour la rubrique Starter, au début, Jidéhem dessinait et Jacques Wauters (essayeur automobile professionnel belge) écrivait les textes. Les deux hommes ont ensuite réalisé des essais ensemble, comme la fois où ils ont fait Bruxelles-Saint-Tropez aller et retour en Jaguar Type E et qu’ils l’ont rendue au concessionnaire avec les pneus complètement lisses ! À partir de 1965, Jidéhem a dirigé seul la rubrique.

Extrait de l’article de Jidéhem sur la Porsche 356 A Speedster, publié dans le magazine Spirou en 1980

Voici ce que Jidéhem écrit en 1980 dans Spirou à propos de la 356 Speedster de 1955 qu’il a essayée : « La PORSCHE 356 A Speedster ou Coupé, qui apparut au Salon de Genève en 1949, fut la première d’une prestigieuse lignée !… LA SEULE reprennent en chœur les Porschistes puristes… qui d’ailleurs ont remis ça il n’y a pas si longtemps, lorsqu’ont été dévoilées la 924 puis la 928, mais cette fois, la seule, c’était la 911, arrière-petite-fille de la 356 !
En fait, tout le monde le sait, la 356 vient tout droit de la VW Coccinelle. Même plate-forme, même suspension AV et AR (seuls les réflages diffèrent). Et on pourrait presque dire même moteur arrière, mais vitaminé bien sûr. La carrosserie aussi fait penser à une VW aplatie. Pas beaucoup d’aristocratie ni de sang bleu la-dedans me direz-vous. Non, avec cette Porsche, c’est plutôt de sang-froid qu’il faut parler. ce n’est pas la voiture de monsieur-tout-le-monde (c’est peut-être ce qui a charmé les Porschistes convaincus de l’époque). Le pilotage demandait une main douce et éduquée. La conduite du bout des doigts était de rigueur, sinon gare aux têtes-à-queue spectaculaires qui font toujours la joie des carrossiers.
En un mot, si vous n’étiez pas un expert du volant, il valait mieux penser à autre chose… ou acheter une patte de lapin porte-bonheur (une très grosse) !
Le Speedster qui nous occupe aujourd’hui était principalement destiné au marché américain et californien en particulier, pour la simple raison qu’il y fait généralement beau. Ce qui est nécessaire si vous voulez profiter pleinement des joies de la conduite, parce qu’une fois capotée, la 356 fait irrémédiablement penser à un sous-marin des premiers âges. Je ne parle pas seulement d’esthétique mais de visibilité. Une fois la capote en place, le pare-brise très bas vous donne l’impression de conduire en regardant au travers d’un petit hublot. Et si la pluie s’en même, mieux vaut acheter un radar… ou aller à pieds !
Cela dit, on pardonne volontiers à la 356 ses petits défauts… et ses gros travers … en voyant passer aujourd’hui une 928.
»

Californie 1955, peut-être dans les hauts d’Hollywood. En tous cas, la Porsche 356 Speedster y est une star: Steeve Mc Queen en avait une, noire, mais également James Dean (une blanche) !
Fiche technique Porsche 356 A Speedster

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