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auteurMis en ligne par Ignace de Witte le 14 août 2010

Frédéric Foucque, président du SICR, antenne locale du CNPA (Conseil National des Professions de l’Automobile)

Il n’y aura peut-être plus jamais de salon de l’automobile à La Réunion

Le marché automobile traverse une grave crise dans tous les pays occidentaux et La Réunion n’y échappe pas, d’autant plus que les économies insulaire sont toujours plus fragiles. L’année 2010 ne sera peut-être pas aussi catastrophique que 2009 mais elle ne restera pas dans les mémoires comme étant une bonne année. Quant à l’avenir, il reste incertain à tous points de vue: économique, social mais également technologique. La profession doit donc se remettre en question, ce qui est justement le cas.

(Cliquez sur les photos pour les agrandir)

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La Porsche Carrera GT (type 980) exposée à Saint-Denis en 2005
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Déco… renversante !
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Frédéric Foucque aime l’auto ET la moto !

Le secteur automobile vient de réceptionner un superbe outil: le Campus Professionnel de l’Océan Indien, à St-Pierre…

Frédéric Foucque: Oui, nous avons la chance de disposer maintenant d’un outil pédagogique exceptionnel, le CPOI, où on a rassemblé des moyens techniques qui étaient auparavant disséminés entre les centres de formation de la CCI Réunion, ceux de la Chambre de Métier, l’AFPAR, etc. On a mutualisé les moyens pour disposer d’un outil pédagogique absolument parfait. La première rentrée scolaire a déjà eu lieu l’an dernier (septembre 2009) pour certaines filières. Le CPOI, qui appartient à la Région, couvre tous les secteurs automobiles: auto, moto, poids-lourd, sans oublier les moteurs de navires et même le tram-train si le projet avait vu le jour. Le CPOI accueille des jeunes en formation initiale, des adultes, dans le cadre de la formation continue mais aussi aux demandeurs d’emplois, etc.

Le tram-train, vous étiez pour?

Frédéric Foucque: Le tram-train, dans l’idée, je suis pour. Mais, dans la forme: 40 km pour 1,6 milliard d’euros: cela ne pouvait pas passer. Le CESR avait lancé il y a quelques années l’idée d’un téléphérique: pourquoi ne pas étudier cette solution? Il faut un mode de déplacement alternatif; on est sur une île qui n’est pas extensible.
Pour en revenir au CPOI: dans quelques semaines, nous allons signer un nouvel accord cadre tripartite (état-Région-Professionnels), qui couvre la période 2011, 2012 et 2013, et dont les objectifs sont les suivants: adapter l’offre de formation aux nouvelles technologies, la prévention des risques professionnels (combien d’entreprises n’ont pas encore établi leur «document Unique»?), la gestion des outils et des compétences, la gestion préventielle des risques psychologiques, la gestion des risques environnementaux (les pneus, les batteries usagées, etc.), la reconnaissance professionnelle, sans oublier l’accompagnement des TPE. Les petits garagistes, qui travaillent avec deux ou trois gars, sont les plus concernés par l’évolution des technologies. Le problème c’est que le patron est le premier à réclamer des formations mais ce n’est jamais le bon moment d’envoyer ses salariés en formation car il a toujours besoin d’eux en atelier!

En ce qui concerne le marché automobile, est ce que 2010 s’annonce mieux que 2009?

Frédéric Foucque: On constate un léger lieux, mais 2010 se sera pas un cru extraordinaire. J’ai les chiffres devant moi (immatriculations par marques, source concessionnaires, statistiques SOREFI): à fin juin, on est à +8,37% par rapport à 2009. Certains clients ont anticipé le renouvellement de leur voiture parce que la prime de l’état baissait au 1er juillet. Le marché VU reste mal orienté. Le marché moto a plongé.

Et le matériel agricole? Foucque est concessionnaire pour plusieurs marques agricoles.

Frédéric Foucque: Le monde agricole n’a pas les mêmes cycles. Les agriculteurs ont obtenu une hausse de leur pouvoir d’achat avec la revalorisation de la prime bagasse mais cela s’est fait dans un contexte économique de crise et cela a simplement permis de maintenir le niveau d’investissement.
D’une manière générale, les ménages ont encore le moral en berne. Le manque de visibilité, l’inquiétude du lendemain, font que les ménages retardent le renouvellement de leur voiture: ils se disent qu’il vont la garder un an ou deux de plus. Et quand ils changent, il privilégient maintenant davantage le côté utile, c’est pourquoi les modèles d’entrée de gamme se vendent mieux. Il y a assurément un changement de comportement. De leur côté, les banques sont plus frileuses pour prêter car le risque d’impayé a fortement augmenté.

Et en plus, cette année, il n’y aura pas de salon de l’auto !

Frédéric Foucque: Il n’y aura pas de salon cette année ni sans doute l’année prochaine. D’ailleurs, je me pose la question: est ce qu’il reviendra un jour? C’était une belle opération, quelque-chose de remarquable, le salon de l’auto de Saint-Denis n’avait pas à rougir de la comparaison avec les plus grands salons régionaux de métropole. Mais c’est très coûteux. En métropole aussi de grands salons régionaux ont sauté. Nous vivons un changement d’époque: quelle est la place de l’automobile aujourd’hui dans la société?

(NDLR: le salon de la Réunion se positionnait en terme de fréquentation en 4e position, après Paris, Lyon et Bordeaux)

Vous croyez à la voiture électrique?

Frédéric Foucque: La voiture électrique, selon les spécialistes, ce sera 10% du marché automobile en 2020, mais est ce que cela va se vérifier? Les constructeurs cherchent tout azimut, algues, électricité, gaz, etc. mais le marché n’est pas prêt et puis nous n’avons pas les infrastructures. Par exemple, en ce qui concerne l’électricité, il n’existe pas une seule borne de rechargement sur l’île, alors qu’il y a 135 stations-service. Tout ce que l’on sait, c’est qu’un matin, il n’y aura plus une seule goutte de pétrole. Ce qui reste, c’est le besoin d’un mode de déplacement individuel: la voiture est l’objet qui procure le plus le sentiment de liberté, qu’elle fonctionne à l’essence, à l’électricité ou avec n’importe quoi.

On n’entend pas beaucoup parler du CNPA, ce n’est pas comme la FNTR de Joël Mongin!

Frédéric Foucque: Si besoin est, on sait aussi faire du désordre pour nous faire entendre mais disons que ce n’est pas notre manière de faire habituelle. Nous, au CNPA, on travaille plus dans l’ombre: on prend le temps et la manière de faire les choses de façon convenable.

Le groupe Foucque a connu des moments très difficiles en 2009: est ce que vous êtes sortis de l’ornière?

Frédéric Foucque: On fait ce qu’il faut; ce n’est pas un boulot d’un jour. On a repris un peu de couleur par rapport à 2009, on remonte, on a les bons produits.

Ce qui joue aussi en votre faveur, c’est le lien affectif avec Foucque: pour les Réunionnais Foucque c’est Citroën, comme Caillé c’est Peugeot. Il n’y a que Renault qui n’est pas associé à un nom de famille réunionnaise…

Frédéric Foucque: À l’origine, Renault, à La Réunion, c’était Renault Samat, une ancienne famille réunionnaise, mais aujourd’hui, c’est vrai que le nom de la marque Renault n’est plus associé à aucune famille comme Citroën est associé à Foucque et Peugeot est associé à Caillé. Les établissements Foucque datent de 1920, il y a donc 90 ans: c’est presque aussi vieux que Citroën, nous sommes d’ailleurs l’une des plus vieilles, sinon la plus vieille affaire au monde de Citroën.


SICR ?

Le Syndicat de l’Importation et du Commerce de la Réunion est né en 1953 (avant l’indépendance de Madagascar) sur une conception de la société parfaitement exprimée par son président, Frédéric Foucque, qui cite Jean Jaurès: «Il n’y a de classe dirigeante que courageuse. À toute époque, les classes dirigeantes se sont constituées par le courage, par l’acceptation du risque…»

 # actus 

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