Mis en ligne par
Ignace de Witte
le
4 mai 2016
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À La Réunion, le segment des berlines compactes est dominé par la Peugeot 308, la Volkswagen Golf et la Seat Leon, une française, une allemande et une espagnole. L’Opel Astra, qui vient d’être élue «voiture de l’année 2016» lors du dernier salon de Genève, a l’ambition de monter sur le podium. Elle a pour elle ses originaires américaines, sa construction «made in Germany», un bon niveau d’équipement technologique (anti-collision, feux adaptatifs, etc.) et un design moderne.
N’oublions pas que l’Opel Corsa fut dans les années 80 la voiture la plus vendue à La Réunion. La Sogecore, qui a entretemps racheté la marque auprès de M. François Caillé (qui lui même l’avait rachetée auprès de la famille Dindar), ne serait pas contre le fait de réitérer cet exploit commercial, du moins sur le segment des berlines compactes (segment C). L’Opel Astra en a les qualités intrinsèques, il faut juste la «vendre» aux Réunionnais, qui ne changent pas leurs habitudes d’achat facilement.
L’impression générale à l’issue de notre essai est que cette voiture est beaucoup mieux que ce à quoi on s’attendait, en prestations, en design, en équipement et en solidité. Elle a donc tout pour réussir son pari.
Certains sont sans doute étonnés de lire qu’Opel a des origines américaines, c’est pourtant la vérité: c’est une filiale de General Motor, 1er constructeur mondial basé à Detroit (Michigan). Aux USA, General Motor adapte son offre en proposant aux américains plusieurs marques: Cadillac, Chevrolet, Buick, Oldsmobile, Pontiac, Hummer, etc. En dehors des USA, General Motor fait de même, avec Vauxhall en Grande-Bretagne, Holden en Australie, Wuling en Chine, Opel en Europe, etc.
Parfois, il y a certains «errements» : Daewoo, marque coréenne appartenant également à General Motor, a été rebadgée Chevrolet, avant de stopper définitivement ses exportations vers l’Europe… Aucun risque en ce qui concerne Opel, qui est une des filiales les plus solides du géant américain!
GM possédait aussi il y a peu des parts dans Fiat, Subaru, Suzuki, sans oublier Isuzu, marque japonaise avec laquelle il y a eu plusieurs coopérations. On se rappelle par exemple que l’ancien Opel Frontera était construit en partenariat avec Isuzu. Tout cela pour dire que General Motor dispose d’un immense savoir-faire, planétaire, et que cette Opel Astra en est une brillante démonstration. Le fait qu’elle vient d’être élue voiture de l’année 2016 par un jury composé de professionnels est justifié.
Par rapport à l’ancienne, la nouvelle Astra a tout d’abord suivi un régime: elle est plus légère de 120 à 200 kg selon les versions, dont 77 kg gagnés sur la coque. Ensuite, elle est plus courte de 50 mm (soit 4,37m de long), mais avec un empattement plus long: elle est ainsi plus habitable.
Par soucis de rentabilité industrielle, la nouvelle Astra n’est proposée qu’en version 5 portes.
Enfin, elle est dotée de moteurs modernes, notamment un 1,6 litre turbodiesel de 81 kW (110 chevaux) qui équipait notre modèle d’essais. C’est celui qui équipe déjà le Mokka. Il se caractérise par un couple de 300 Nm, supérieur de 50 Nm à celui de la Volkswagen Golf 1.6 TDI 110 ch. Ce moteur est d’autant plus performant que la voiture est plus légère (1303 kg à vide quand même, à cause de l’équipement très complet) et que la boîte de vitesses à 6 rapports est bien étagée.
Les reprises sont énergiques. Pour ceux qui veulent plus de puissance, le même bloc 1.6 CDTI existe en version 118 kW (160 chevaux) et pour ceux qui veulent faire des économies, il est disponible en version 70 kW (95 chevaux). Le 120 chevaux de notre essais semble être un bon compromis. La distribution est à chaîne et pas à courroie, un gage de solidité et une économie d’entretien.
L’agrément de conduite de la nouvelle Astra repose sur ses qualités de base, précision de la direction, freinage puissant, tenue de route, confort, etc. qui n’ont rien à envier à la concurrence, mais aussi (c’est l’époque qui veut ça) sur les aides à la conduite. Opel propose dans ce domaine une alerte anti-collision, dotée d’une amplification de la puissance de freinage (Integrated Brake Assist) et même d’un freinage automatique (Autonomous Emergency Braking), qui vont, sinon éviter un accident, du moins en diminuer la gravité.
Opel propose également une correction automatique de trajectoire, en cas de dérive involontaire de son couloir de circulation (Lane Keep Assist). Ces deux aides à la conduite peuvent réellement vous éviter un accident.
L’informatique envahie également le poste de conduite, avec un écran central de 7 pouces, sur lequel il est possible de répliquer les applications de son smartphone (Intelli Link), qu’il fonctionne sous Android ou sous son concurrent Apple. L’habitacle respire la qualité de fabrication allemande.
Vous avez raison d’hésiter entre la Peugeot 308, la Volkswagen Golf, la Seat Leon et maintenant cette Opel Astra. Ces voitures sont très perfectionnées mais chacune avec son style. L’Opel a pour elle d’être la Voiture de l’année 2016 et d’être assez rare dans nos rues, ce qui ajoute peut-être à son charme.
