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Mis en ligne par
Ignace de Witte
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Tout le monde n’a pas les mollets du champion de cyclisme qui a dominé de la tête et des épaules le Tour de France 2015. Mais (presque) tout le monde peut pédaler aussi vite et sans se fatiguer: il suffit d’équiper son vélo d’une assistance électrique, visible ou… invisible ! Laurent Boyer et Juanito Hoarau de l’entreprise E’Wheel Technology sont fabricants de vélos et se sont spécialisés dans l’électrification de tous les types de vélos.
Avec une formation d’ingénieur en électricité et une expérience professionnelle en bureau d’études et dans l’enseignement (professeur contractuel d’électro-technique), Laurent Boyer disposait du bagage technique pour transformer en métier cette passion qui le dévore depuis des années. Son associé, Juanito Hoarau, est un véritable artiste et surtout quelqu’un qui aime relever les challenges techniques.
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À eux deux, ils font tourner E’Wheel Technology, une petite entreprise spécialisée dans le SAV, la conception, la modification, la fabrication sur mesure, etc. de vélos à assistance électrique et de vélos électriques. Car ce sont deux choses différentes !
La France a adopté en 2009 la norme européenne EN 15194 concernant les VAE (Vélos à assistance électrique) qui limite notamment leur puissance à 250 watts et leur vitesse à 25 km/h. Concrètement, un capteur de vitesse stoppe l’assistance électrique dès que les 25 km/h sont atteints. Vous pouvez rouler plus vite, mais à la seule force de vos mollets (ou en descente).
Lorsque vous montez un kit homologué EN 15194 sur un vélo homologué, votre vélo devient un VAE homologué. Il ne nécessite ni immatriculation, ni assurance, ni port du casque. Par contre, si votre kit n’est pas homologué, votre VAE ne l’est plus non plus et il devient un vélo électrique.
L’entreprise E’Wheel est compétente pour les deux: les VAE et les vélos électriques. Justement, lors de notre visite, Laurent et Juanito mettaient la dernière main sur le VTT d’un client, qu’ils ont équipé d’un moteur de 750 W (soit trois fois la puissance d’un VAE). Il en existe d’encore plus puissants, «jusqu’à 20 kW, capables d’atteindre 150 km/h» assure Laurent !
En France s’est tenu cet été à Val d’Isère le salon du véhicule électrique, de la trottinette au camion. Sur un stand, on pouvait voir des vélos équipés d’un moteur et de batteries invisibles (totalement cachés dans les tubes du cadre et le bidon), bref le type d’équipement que certains soupçonnent les coureurs du Tour de France d’utiliser! Ça aussi, E-Wheel est capable de le faire (ça va intéresser les cyclistes du dimanche qui veulent épater les copains). D’ailleurs, c’est bien simple, ils mettent des watts à tout: skates, trottinettes, karts, Segway, scooters et même des voitures (mais chut, c’est encore un secret) !
Laurent et Juanito se félicitent du travail accompli par tous ceux qui les ont précédés: aujourd’hui ils récupèrent de nombreux clients, des particuliers et des collectivités, qui ont des soucis avec leur matériel ! Car la marque de fabrique d’E’Wheel, c’est le savoir-faire, le service et le développement. En intervenant sur du matériel très varié, ils étoffent leur savoir-faire, au point d’être capables maintenant de fabriquer presque tout eux-mêmes: «Je choisis des systèmes électroniques open source, pour les modifier en fonction de mes besoins. J’ai une longueur d’avance!».
Donc, si vous avez chez vous un vélo de ville ou un VTT que vous n’utilisez plus parce que vous n’avez plus le courage de pédaler, pourquoi ne pas aller voir E’Wheel: ils vont installer un Chris Froome qui va pédaler à vos côtés, ou carrément à votre place, et vous allez ainsi redécouvrir les plaisirs du vélo !
Le «décret n°95-937 du 24 août 1995 relatif à la prévention des risques résultant de l’usage de la bicyclette» stipule qu’il est interdit de commercialiser en France des vélos non homologués et que pour être homologué, un vélo doit répondre à certaines exigences de sécurité. Elles sont précisées dans le document «NF EN 14764 pour les vélos de ville et tout chemin». La conformité est vérifiée par un organisme agréé, comme par exemple le CRITT (Centre de Recherche, d’Innovation Transfert de Technologie) à Châtellerault, ou l’UTAC (Union technique de l’automobile, du motocycle et du cycle) à Montlhéry, selon un protocole d’essai. On vérifie notamment la solidité de la fourche, la fixation du guidon, la puissance du système de freinage, la présence d’un éclairage, etc. En cas de réussite aux multiples tests, le laboratoire délivre un rapport d’essai et un certificat d’homologation. Le vendeur a alors le droit d’apposer sur le cadre des vélos : «Conforme aux exigences de sécurité».
(Mise à jour)
En septembre 2017, Laurent Boyer et Juanito Hoarau ont présenté à Gilbert Annette (maire de Saint-Denis) un prototype de trottinette qu’ils ont entièrement fabriquée eux-même: «Bon, on fait venir les profils en aluminium, mais sinon, on fabrique tout nous-mêmes, même les batteries, c’est une trottinette à 80% made in Réunion». Et ils se sont fait plaisir, l’engin dispose même de freins à disques !
Hélas, la SAS E’Wheel Technology a dû cesser ses activités en décembre 2019 et Laurent et Juanito ont pris une autre direction professionnelle.
