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Mis en ligne par rédaction le 21 mars 2021

Peugeot Landtrek

Le pickup que l’Europe refuse aux Réunionnais

Photos © service presse
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)

Peugeot n’a plus de pickup au catalogue depuis l’arrêt de la production des 504 bâchés il y a 30 ans. Le constructeur a décidé de revenir dans la course, pas en Europe, où les écolos-rigolos-bobos dictent leurs lois, mais en Tunisie et bientôt aussi en Uruguay.

La ligne d’assemblage du Landtrek en Tunisie a été officiellement inaugurée hier (20 mars 2021), date du 65^e anniversaire de l’indépendance, et ce n’est pas un hasard: l’usine STAFIM de Mghira est une fierté nationale. La patrie de Habib Bourguiba produit le Peugeot Landtrek pour le marché tunisien mais l’exporte aussi vers d’autres pays d’Afrique du Nord et du proche-orient, notamment les pays signataires de l’accord d’Agadir (zone de libre échange entre Maroc, Égypte, Jordanie, Liban, Palestine et Tunisie).

Le vice-président de la STAFIM et PDG de STAFIM-Industrielle, Abderrahim Zouari, a indiqué que son usine est prête à doubler sa production et passer de 3000 à 6000 véhicules/an.

L’usine n’en est pas à son coup d’essai: depuis 2018, elle assemblait un pickup DongFeng (partenaire chinois du groupe PSA) rebadgé Peugeot. Le Landtrek est lui-aussi un pickup chinois (Changan Kaicene F70) expédié vers la Tunisie en SKD (semi knock down, c’est-à-dire en éléments pré-assemblés) mais avec un peu plus d’intégration locale et on compte 7 fournisseurs locaux, un chiffre qui va encore augmenter. Le but est de monter en compétences et faire venir à terme les voitures en CKD (completely knocked down, en pièces détachées). C’est exactement la même démarche que le projet Gasycar à Madagascar (avec le chinois Foday).

Via une vidéo préenregistrée, Samir Cherfan (vice-président de la zone Moyen Orient et Afrique de Stellantis) a indiqué : «Ce lancement pérennise le partenariat entre Stafim et Stellantis pour le développement de la filière automobile en Tunisie».

Après la conférence de presse (que nous avons suivie par personne interposée), à laquelle participaient le gouverneur de Ben Arous (chef-lieu), l’ambassadeur du Maroc en Tunisie, Nadia Trabelsi (brand manager Peugeot), Hakim Boutehra (directeur général Stellantis pour la zone Tunisie, Algérie et Libye) et Badreddine Mansouri (chef de projet Landtrek), les invités ont fait une visite guidée de l’usine et effectué un parcours de deux heures dans les environs pour prendre en mains le Landtrek, sur route et en tout-terrain.

Le Landtrek est disponible en version simple cabine et double cabine. C’est un pickup à l’ancienne, avec un solide châssis échelle, un train arrière rigide avec des ressorts à lames. Mais à part ça, le Landtrek est vraiment un pickup tout ce qu’il y a de moderne, avec 6 airbags, ABS, ESP, Hill DEscent Control, Trailer Swing Control (empêche la remorque de louvoyer), blocage de différentiel automatique sur le train arrière en cas de détection de patinage, climatisation (avec boîte-à-gants réfrigérée), etc.

Pour les versions 4x4, une molette permet de passer facilement du mode normal 2H (rapports longs, propulsion) à 4H (4x4 longs) ou 4L (4x4 courts).

Gros atout du Landtrek: les passages de roues arrières sont très écartés et permettent de placer 2 euro-palettes dans la benne du double cabine et 3 euro-palettes dans elle du simple cabine, avec une charge utile de 1 tonne. Autre gros atout: le Landtrek peut tracter une remorque de 3 tonnes.

Deux motorisations sont disponibles, pour séduire les différents marchés : un turbodiesel de 1,9 litre développant 150ch et un turbo essence de 2,4 litres développant 210 ch. Les deux motorisations sont disponibles avec une boîte manuelle à 6 rapports Getrag ou une boîte automatique à 6 rapports.

Mais en ce qui concerne La Réunion: on n’aura droit à… RIEN ! En effet, que ce soit en turbodiesel ou en turbo essence, le Landtrek est conçu pour les marchés «émergeants», en clair, les pays qui ne sont pas soumis aux diktats des eurocrates. Et ce n’est pas comme la Peugeot 301 qui était au départ réservée aux marchés émergeants mais que le groupe Caillé a quand même réussi à importer à La Réunion, pour le Landtrek, Peugeot a confirmé que c’était im-pos-si-ble ! Et c’est bien dommage, surtout quand je vous aurai annoncé les tarifs (Tunisie): de 17.500 € (simple cabine 4x2) à 24.500 € (double cabine 4x4) !

En résumé le Landtrek démontre la capacité des constructeurs européens à encore résister aux mauvais coups des instances européennes, mais en se délocalisant. Ce pickup d’origine chinoise est assemblé en Tunisie (et bientôt en Uruguay), il est commercialisé sous la marque française Peugeot et va connaître un beau succès en Afrique du Nord, proche-Orient et Amérique du Sud. Mais il ne sera hélas pas distribué en Europe.

On ne le verra donc pas dans les show-rooms à La Réunion, qui a déjà vu disparaître le VW Amarok, le Mercedes Classe X… et tous les pickups double cabines, qui représentaient auparavant un marché important.

Bref, si vous voulez rouler en pickup Peugeot à La Réunion, oubliez le beau Landtrek, la seule solution est de dénicher un ancien 504 bâché: il y en a parfois sur leboncoin !

 

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