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affiche 2023

auteurMis en ligne par Ignace de Witte le )

Michèle Mouton, marraine du 54e Tour Auto de La Réunion (2023)

Un volcan toujours actif

Michèle Mouton était surnommée «le volcan noir» en raison de son tempérament de feu au volant. Le volcan est aujourd’hui couronné de neige éternelle et toujours très actif ! Il suffit de la titiller un peu avec les bonnes questions pour s’en rendre compte, même après 10 heures d’avion pour venir à La Réunion, elle part au quart de tour !

Michèle Mouton a été présidente de la commission «femmes dans le sport automobile» de la FFSA pendant 12 ans et, pour elle, le rallye est une discipline qui convient particulièrement aux femmes : «Ce n’est pas comme sur circuit, en rallye, il n’y a pas de confrontation directe avec les autres concurrents. Les femmes ont aussi plus d’endurance, une approche différente de l’effort, mieux réparti dans le temps».

Elle aime raconter comment elle est venu au rallye : «À 14 ans, je roulais déjà avec la voiture de mes parents dans la propriété familiale (NDLR : plantes à parfum dans la région de Grasse). Le déclic, ça a été en Corse ; un ami m’a proposé de l’accompagner pour faire la reconnaissance du Tour de Corse, j’ai dit oui. J’étais passionnée de ski et le ski c’est : vitesse et trajectoires, exactement comme l’automobile !». Et quelques semaines plus tard, elle participait à son 1er rallye, comme co-pilote, sur le Monte-Carlo (19 janvier 1973).

Michèle Mouton, la reine du rallye français, avec 4 victoires en WRC, et Muriel Rajoel, à notre connaissance, la seule femme présidente d’une ASA (Association sportive automobile). Deux femmes extraordinaires. (photo © vroum.info)

Son premier sponsor et premier manager n’est autre que Pierre, son papa, qui lui achète une berlinette Alpine A110 avec laquelle elle participe en 1974 à son 1er rallye en tant que pilote : le Paris-St-Raphaël, un rallye 100 % féminin. Cette même année, elle devient championne de France des critériums GT, championne de France de France en Groupe 3 et championne de France Féminine. Elle a indéniablement un bon coup de volant, une bonne voiture et aussi, elle le dit, de la chance : «Les femmes n’ont jamais eu autant de liberté que dans les années 70. On trouvait facilement des sponsors, les cigarettiers et les marques d’alcool étaient autorisés».

Ah, les «trente glorieuses» ! L’ambiance sportive était aussi différente : «Une époque fantastique, on courait presque tous les week-end, il y avait une solidarité entre pilotes, si on arrivait et que notre assistance n’était pas au rendez-vous, un concurrent nous aidait».

La chance klaxonne à sa porte

Vitesse et trajectoire, Michèle ne cesse de progresser, elle enchaîne les victoires quand arrive la chance de sa vie : «J’aurais pu rester championne de France pendant 20 ans, mais Audi m’a proposé un volant». Audi se lance en effet officiellement dans le championnat du monde des rallyes en 1981 avec des voitures à transmission intégrale et fait le pari de confier une de ses deux Quattro à Michèle, qui remporte d’emblée le rallye de San-Remo. Elle est la première femme, et la seule à ce jour, à remporter une épreuve du championnat du monde WRC.

Elle garde la tête froide «Avancer course après course, jamais d’objectif» mais se dit quand même à ce moment : «Si on réussit une fois, on peut réussir deux fois», des paroles de championne. Elle va effectivement réitérer son exploit et après San-Remo elle remporte le rallye du Portugal, de l’Acropole et celui du Brésil, toujours avec comme co-pilote l’italienne Fabrizia Pons, ancienne ballerine et pilote de moto-cross.

À la question quel est son rallye préfé, elle les aime tous car ils sont si différents : «Le rallye de Finlande par exemple, les virages ils sont de haut en bas… Le rallye de Grande-Bretagne, on roule dans le brouillard… Je suis plus à l’aise sur la terre mais j’aime bien aussi la neige». Elle aime aussi apparemment les courses de côte puisqu’elle a remporté en 1985 Pikes Peak, établissant même un nouveau record toutes catégories confondues en 11min25sec39 !

Aussi une maman

Mais, en 1986, juste après le Tour de Corse, dans lequel le pilote Henri Toivonen perdra la vie, ce qui conduira Jean-Marie Ballestre a mettre fin au groupe B, elle profite de l’occasion pour mettre sa carrière de pilote WRC sur pause et se consacrer davantage à sa famille. Elle devient maman en 1987. Mais elle remporte quand même le championnat des rallyes allemand 1986 et participe, entre autres, aux rallyes des Pharaons et la Baja espagnole en 1988-1989.

En 40 ans, le rallye a beaucoup changé : «La 1ère spéciale du Kenya était plus longue qu’un rallye entier d’aujourd’hui. Quand je vois les pilotes se repasser encore et encore les vidéos du parcours pour le mémoriser… c’était totalement impossible à l’époque, il y avait beaucoup plus d’incertitude»». Et si les spéciales sont de plus en plus courtes c’est parce qu’il est de plus en plus difficile pour les organisateurs de convaincre les autorités et les riverains. La Réunion est un peu une exception, les Réunionnais sont des «pouakés» (passionnés en créole) de rallye !

Photos © vroum.info
(Cliquez sur les photos pour les agrandir)

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Il y a 2 Quattro sur l’île, celle-ci et une noire
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Avec Julie Sidiot (ASAR)
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Michèle Mouton est mondialement connue pour avoir remporté de nombreuses courses sur Audi Quattro, mais elle a aussi piloté dans sa carrière des Porsche, Fiat, Peugeot, Opel, Ford.

En 2010, elle est nommée par la FIA, comme «manager général» pour coordonner la sécurité, les règlements et le calendrier en WRC. Elle s’est organisée pour venir trois jours à La Réunion, entre le rallye d’Estonie et celui de Finlande.

Suite : Leal Réunion, master partenaire.

 # rallye   # Tour Auto 

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